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le Lundi 17 mai 2021 12:41 Société

Un nouveau rapport se penche sur la pauvreté à Terre-Neuve-et-Labrador

Bien que sa situation soit un peu moins sombre que dans les autres provinces atlantiques, Terre-Neuve-et-Labrador a pourtant encore beaucoup de chemin à faire.   — Harrison Haines - Pexels
Bien que sa situation soit un peu moins sombre que dans les autres provinces atlantiques, Terre-Neuve-et-Labrador a pourtant encore beaucoup de chemin à faire.  
Harrison Haines - Pexels
IJL LE GABOTEUR (Terre-Neuve-et-Labrador) – Si la pandémie a profondément bouleversé nos sociétés, la pauvreté, elle, a malheureusement prospéré. Pour sensibiliser la population à ce problème important et à ses répercussions économiques et sociales, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) a publié un rapport intitulé Le cout de la pauvreté dans les provinces de l’Atlantique. Alors que le nouveau gouvernement libéral parle d’audace et de créativité, ce rapport tombe à point.
Un nouveau rapport se penche sur la pauvreté à Terre-Neuve-et-Labrador
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Le 7 avril 2021, le CCPA a décidé de se pencher sur la situation urgente de la pauvreté en publiant un rapport qui indique le cout de cet énorme problème pour chacune des provinces atlantiques. Selon Christine Saulnier, co-autrice du rapport avec Charles Plante, Le cout de la pauvreté dans les provinces de l’Atlantique a pour but «d’illustrer le fardeau économique partagé de la pauvreté, et le cout élevé de l’inaction pour éradiquer la pauvreté par les gouvernements du Canada atlantique».

L’urgence

Ce rapport de 22 pages, publié avec des partenaires de chaque province atlantique, notamment la Social Justice co-operative NL (SJCNL) pour Terre-Neuve-et-Labrador, est divisé en cinq grandes parties : une introduction, un profil des personnes vivant dans la pauvreté, les méthodes de calculs de la pauvreté, les raisons d’éradiquer la pauvreté, et la conclusion qui, elle, exprime l’urgence de mettre fin à la pauvreté.

Le rapport s’appuie sur la mesure officielle du gouvernement du Canada, soit la mesure du panier de consommation (MPC) de 2018 qui permet une estimation des couts globaux de la pauvreté.

Selon cette mesure, en 2019 toutes les provinces de l’Atlantique, à l’exception du Nouveau-Brunswick, ont un taux de pauvreté plus élevé que la moyenne canadienne de 10,1 %.

Consultez le site du journal Le Gaboteur

Cependant, si l’on regarde les taux de pauvreté infantile et de la pauvreté qui touche les minorités visibles, toutes les provinces atlantiques ont un pourcentage plus élevé que le reste du Canada. Terre-Neuve-et-Labrador est tout de même la province avec les taux les plus bas parmi ces provinces, avec des taux respectifs de 12 % et 22,5 % sur la base MPC de 2018.

La deuxième partie du rapport examine le cout de la pauvreté pour chaque province en fonction de trois éléments.

Le premier indicateur, les couts d’opportunité, analysent les revenus des personnes vivant dans la pauvreté pour estimer à quel point ils pourraient contribuer à la société s’ils pouvaient échapper à leur situation.

Deuxièmement, les couts de réparation se penchent sur les couts des services de santé et les dépenses de la criminalité liés à la pauvreté. Enfin, les couts intergénérationnels mesurent «le nombre d’enfants qui échapperaient à la pauvreté si le transfert intergénérationnel de la pauvreté était éliminé».

Ainsi, selon le rapport, le cout total de la pauvreté varie selon la province. Il atteint 2 milliards $ par année en Nouvelle-Écosse, 1,4 milliard $ au Nouveau-Brunswick, 959 millions $ à Terre-Neuve-et-Labrador et 273 millions $ à l’Île-du-Prince-Édouard en 2017. Le cout par personne varie quant à lui entre 1750 $ et 2100 $ environ.

Capture d’écran CCPA - Le Gaboteur

La dernière section du rapport souligne l’importance d’une action immédiate pour résoudre ce problème. Le rapport soutient en effet que «les gouvernements provinciaux de l’Atlantique et le gouvernement fédéral ont l’obligation de mettre fin à la pauvreté».

Comment avoir un impact?

Bien que sa situation soit un peu moins sombre que dans les autres provinces atlantiques, Terre-Neuve-et-Labrador a pourtant encore beaucoup de chemin à faire. C’est exactement ce que Kerri Claire Neil, coprésidente de la Social Justice Co-op à St. John’s, espère initier avec le travail de son organisme face aux problèmes très couteux de la province. 

Terre-Neuve-et-Labrador a de sérieux problèmes de sécurité alimentaire, surtout dans les régions plus nordiques et rurales où le cout de l’importation de la nourriture est beaucoup plus élevé.

— Kerri Claire Neil, coprésidente de la Social Justice Co-op à St. John’s

Elle ajoute : «Il y a aussi un réel manque de transport en commun ici et les gens sont vraiment obligés de compter sur leurs véhicules personnels pour se déplacer, ce qui représente un cout énorme. Et il y a aussi la menace du projet de Muskrat Falls et l’impact que cela pourrait avoir sur nos factures d’électricité.»

Courtoisie

Alors que faire? Il existe beaucoup d’organismes à but non lucratif à travers la province qui essaient de combattre la pauvreté de leur propre manière, dont plus de 80 seulement à St. John’s. La Social Justice Co-op, par exemple, se concentre principalement sur le changement climatique et la pauvreté, à travers des événements, des manifestations et des discussions sur leurs réseaux sociaux.

D’autres organismes offrent des aides matérielles plus directes aux personnes en situation de pauvreté dans la province.

Par exemple, The Women’s Center à St. John’s aide les femmes qui tentent d’échapper à différentes situations de violence et de pauvreté.

L’association caritative Stella’s Circle, également basée dans la capitale, aide les personnes qui ont été incarcérées à se réintégrer sur le marché du travail. Elle offre également des logements à des prix raisonnables aux personnes avec des problèmes de santé physique et mentale, ainsi qu’aux gens vivant dans la pauvreté.

En tant que citoyens, de quelles autres manières peut-on contribuer à la cause? Pour Kerri Claire Neil, la réponse est simple.

«Dans notre province, les communautés étaient autrefois plus soudées, mais avec l’augmentation des déplacements et des migrations, nous ne connaissons pas nécessairement aussi bien nos voisins. Je pense donc que de s’impliquer dans sa communauté est un excellent moyen de s’assurer que tout le monde a de quoi vivre et se porte bien.»

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