«Excitation» est le mot qu’emploie Maggie Tremblay, l’enseignante de l’école, ainsi que Mireille Cloutier, la directrice, pour exprimer leur émotion sur l’ouverture de l’institution scolaire.
«Je suis très fière de pouvoir travailler à la préservation de la culture francophone dans la province», s’exclame Maggie Tremblay.
Antoine Bégin, coordonnateur des communications du Conseil scolaire FrancoSud, relate de son côté la joie du conseil scolaire d’avoir trouvé un établissement qui comble les besoins de ses élèves. Étant une ancienne école, le centre communautaire de Bellevue a notamment à sa disposition, une cour et un gymnase.
Ce nouvel établissement scolaire va permettre de desservir les municipalités de Pincher Creek, de Lundbreck, du Crowsnest Pass ainsi que les villes voisines.
Dans les prochaines semaines, les parents et la communauté auront le mandat de choisir le nom de l’école ainsi que sa vocation. Autrement dit, ils décideront si elle sera publique ou catholique.
Au moment d’écrire ces lignes, FrancoSud a confirmé à la rédaction l’inscription de dix élèves. Antoine Bégin précise que «les parents peuvent inscrire leur enfant jusqu’à la dernière minute», alors le nombre d’inscriptions peut encore augmenter.
Les bienfaits apportés à la communauté
Vu qu’elle a pris part à l’ouverture de l’école La Vérendrye à Lethbridge, Mireille Cloutier pense que ce nouvel établissement scolaire va permettre à la communauté francophone de se développer. «À long terme, l’école va attirer d’autres francophones au sud de la province», analyse-t-elle.
Parallèlement, la directrice soulève que l’éducation en français va apporter «un côté pluraliste dans la vie des communautés anglophones». Pour ce faire, elle compte notamment les intégrer à leurs activités scolaires.
Elle donne l’exemple de Lethbridge, en se souvenant qu’à chaque temps des fêtes, les élèves et le personnel d’école allaient chanter des chants de Noël en français à l’hôpital.
De plus, elle souligne que les jeunes qui fréquentent l’école francophone vont rapporter la langue à la maison. «Pour le parent francophone qui n’a pas pratiqué son français depuis un certain temps, il va recommencer à parler et à vivre en français avec ses enfants.»
La concrétisation d’un travail acharné
L’inauguration de cette école est la concrétisation de démarches politiques d’un groupe de parents qui a débuté en 2019. Aujourd’hui, le ruban est coupé et les deux femmes sont prêtes à faire croitre leur amour de la langue française dans le sud-ouest de l’Alberta.
Bien qu’elles soient conscientes que les élèves n’auront pas le même niveau de français et qu’elles devront faire leur place, elles se savent appuyées par leur conseil scolaire.
Une troisième personne va se joindre à leur équipe et agira à titre de secrétaire et d’aide aux élèves. Selon Antoine Bégin, «ces jeunes auront également accès au personnel de soutien et d’inclusion de Francosud, aux moniteurs de langues, à des professionnels de la santé ainsi qu’aux membres de l’équipe du Programme Projet Appartenance en santé mentale».