Ce plan est détaillé dans le Guide sur l’inclusion des personnes issues de la diversité culturelle dans les communautés francophones et acadiennes du Canada de la FCFA, publié en mars.
Ida Kamariza, la coordonnatrice du Réseau en immigration francophone de l’Alberta (RIFA), explique avoir participé à un forum sur le racisme en Alberta en aout 2020 organisé par le groupe de soutien contre le racisme.
Lors de ce forum, elle a pris connaissance de témoignages évoquant la discrimination raciale en Alberta. «C’est là où j’ai appris qu’il y avait une réalité raciste dans notre communauté!» s’exclame-t-elle.
La coordonnatrice ajoute que les gens vivent des expériences raciales dans différents milieux, «que ce soit dans le milieu communautaire, scolaire, au niveau des institutions publiques ou institutions provinciales et institutions municipales», explique-t-elle.
Pour Ida Kamariza, les situations de racisme se produisent quand les nouveaux arrivants et les citoyens ne se connaissent pas. Elle croit que l’ignorance de la culture des uns et des autres peut créer des difficultés.
«Moi, je pense que c’est la méconnaissance de l’autre. Et puis le manque d’habitude à côtoyer quelqu’un de différent», ajoute-t-elle.
Une trousse à outils pour toute la francophonie minoritaire
Le guide donne des solutions et des outils aux communautés francophones pour promouvoir et favoriser la diversité.
Inouk Touzin, le coordonnateur à l’appui des Communautés francophones accueillantes (CFA) indique que la FCFA avait été informée par différentes communautés francophones qu’il y avait un «malaise quand il s’agissait des relations interculturelles».
À l’inverse, «il y en a d’autres qui hésitent, soit parce que la diversité n’est pas aussi présente dans leur environnement ou qu’ils n’ont pas d’expérience ni les outils […] On devient inconfortable de dire les choses parce qu’on n’a pas le mot juste. Et tout le monde a peur de dire à quelqu’un qui est noir la mauvaise chose, puis d’être perçu comme un raciste», observe-t-il.
Liane Roy, présidente de la FCFA depuis juin dernier, ajoute que le guide est plein de ressources pour aider à orienter les actions des communautés francophones du Canada.
Malgré qu’elle ne soit pas l’instigatrice de guide, elle explique que l’inclusion est un aspect très important pour la FCFA et insiste sur le fait que les communautés francophones peuvent accueillir tout le monde.
«Peu importe où on est dans le Canada francophone et peu importe le genre, l’origine, l’accent […] tout le monde gagne quand les francophones unissent leurs forces», précise-t-elle.
Inouk Touzin estime que le guide est accessible à tous. C’est une solution pour «apprendre à connaitre la réalité de l’autre. Et puis de se mettre dans ses souliers», explique-t-il.
Que l’on soit membre d’une organisation ou citoyen de la francophonie, le document propose des outils efficaces pour lutter contre la discrimination et indique, par exemple, la marche à suivre pour adopter un vocabulaire inclusif.
À l’instar d’Inouk Touzin, Ida Kamariza est persuadée que ce guide est une bonne solution pour tous les Franco-Albertains.
«C’est une façon d’adoucir la situation raciale que l’on trouve en Alberta dans les communautés francophones, en se servant des outils de politiques d’inclusion de la diversité culturelle.»
Elle ajoute, «en nous inspirant de ce guide, ça va amener la communauté à s’inscrire dans une logique de changement. Et cette logique de changement nous mènera vers le succès de l’immigration francophone».