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le Lundi 25 octobre 2021 12:12 Société

Immigration et francophonie : le rôle de l’école

À l’école Donat-Robichaud de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, près de 17 % des élèves viennent d’ailleurs. La communauté s’efforce d’entourer, d’aiguiller et d’accompagner les jeunes et leurs parents dans leur intégration. — CDC – Unsplash
À l’école Donat-Robichaud de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, près de 17 % des élèves viennent d’ailleurs. La communauté s’efforce d’entourer, d’aiguiller et d’accompagner les jeunes et leurs parents dans leur intégration.
CDC – Unsplash
IJL LE MONITEUR ACADIEN (Nouveau-Brunswick) – À l’école Donat-Robichaud de Cap-Pelé, au Nouveau-Brunswick, près de 17 % des élèves viennent d’ailleurs. Cela représente un défi de taille pour la communauté, qui s’efforce d’entourer, d’aiguiller et d’accompagner les jeunes et leurs parents dans leur intégration. Au fil des ans, le milieu scolaire a mis en place des initiatives très concrètes pour y parvenir.
Immigration et francophonie : le rôle de l’école
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Selon le directeur de l’école, Jolyn Thériault, les 49 élèves nouveaux arrivants de cette année viennent majoritairement des Philippines, du Mexique et de Jamaïque.

Même si la pandémie a temporairement réduit l’immigration dans la région, il s’attend à ce que d’autres familles s’ajoutent à moyen terme, attirées notamment par le travail disponible du côté des usines de transformation du poisson.

Des stratégies adaptées

Si les Mexicains se font facilement au français, Jolyn Thériault avoue que l’arrivée massive, il y a quatre ans, de jeunes provenant des Philippines et de la Jamaïque a suscité certaines réactions au sein de l’école. Le directeur se souvient d’un «sentiment de panique» chez certains enseignants.

Certains membres de l’école se sont demandé «si l’école n’allait pas s’angliciser», se rappelle-t-il. Il n’en fut rien : «J’ai dit à mon monde que notre rôle, c’était de les franciser.»

Certes, un glissement vers l’anglais pour les élèves francophones peut toujours survenir, notamment à la récréation avec leurs nouveaux copains philippins et jamaïcains.

Pour rassurer tout le monde, le directeur et certains enseignants sont allés voir dans d’autres écoles les stratégies qui avaient été mises en place.

Jolyn Thériault donne divers exemples de ce qui est fait au sein de son établissement scolaire pour garder vivante la francophonie : «Depuis trois ans, nous faisons une semaine culturelle. La France, les Philippines, le Mexique, la Jamaïque et, bien sûr, l’Acadie sont au programme. Même la cafétéria se prête au jeu en proposant des repas représentant ces pays.»

De plus, le directeur rapporte que plusieurs des élèves de l’école élémentaire ont appris quelques mots-clés, notamment en espagnol, ce qui a le don de faire sourire et de rassurer les nouveaux venus.

Courtoisie école Donat-Robichaud

Une communauté aidante

L’école Donat-Robichaud n’est pas seule dans ses démarches ; elle reçoit aussi le soutien du District scolaire francophone Sud (DSFS).

Dans le but de faciliter l’inclusion des élèves nouveaux arrivants et de favoriser le rapprochement entre l’école, la famille et la communauté, huit travailleurs d’établissement sillonnent les écoles qui ont besoin de leur soutien.

Coordonnatrice des services d’accueil et d’accompagnement des nouveaux arrivants au sein du DSFS, Amira Khedhri explique qu’elle et son équipe d’une douzaine de travailleurs ont développé une panoplie de services scolaires pour venir en aide à près de 1 400 élèves venus de 108 pays différents et parlant 46 langues.

Avec le soutien financier d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), une programmation de diverses activités destinées aux familles et aux élèves nouveaux arrivants est également distribuée dans les écoles du district scolaire.

Enfin, le DSFS a aussi produit un guide à l’intention des parents nouveaux arrivants, qui explique le système scolaire francophone du Nouveau-Brunswick. Et comme les informations sont souvent transmises de façon numérique, Amira Khedhri précise qu’une formation en littératie numérique est aussi offerte aux nouveaux arrivants.

Courtoisie DSFS

Tunisienne d’origine et Acadienne de cœur, Amira Khedhri est elle-même arrivée en Acadie il y a 12 ans et sait très bien que «si le parent n’est pas entouré, peut-être qu’il va quitter la province».

Avec son équipe multiculturelle, elle constate que tout ce travail porte ses fruits : de moins en moins de nouveaux arrivants quittent le système francophone pour aller étudier en anglais, une réussite pour l’ensemble de la communauté.

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L’immigration est de plus en plus présente dans les communautés francophones du Sud-Est. Le Moniteur Acadien jette un coup d’œil sur les différentes facettes de cette nouvelle réalité. Cette semaine, son impact dans le monde de l’éducation.

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