La mise en œuvre de la réforme est encore en train de se faire et il y a lieu d’avoir une meilleure consultation avec les francophones pour définir leurs besoins en santé. Quand on annonce la création de 30 000 lits de soins de longue durée, le gouvernement doit déterminer combien seront dédiés aux francophones. Quand le gouvernement amorce une réforme en profondeur de son système de santé, nous devrions être consultés plus tôt que tard parce qu’avec nous, c’est mieux.
Dans cette réforme en profondeur du système, les 14 réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) ont disparu, mais les entités de planification régionales pour les francophones sont demeurées. Les entités de planification des services de santé en français servent essentiellement à identifier les besoins et priorités des services de santé offerts aux francophones et d’en extraire des stratégies pour améliorer l’accès aux soins. Il y a six entités qui représentent un territoire distinct.
Autrement dit, elles sont les yeux et les oreilles des Franco-Ontariens en santé.
Les Entités ont le mandat de conseiller Santé Ontario sur les priorités pour les francophones. Qui d’autre conseille le ministère de la Santé quant aux besoins des francophones? Le Comité consultatif francophone en santé de la ministre composé de gens de la communauté. Il faut que ces joueurs, qui sont élémentaires à l’accès à de meilleurs soins de santé pour les francophones, collaborent davantage ensemble. La communauté francophone en a besoin.
Plus tard cette semaine, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) rencontrera plusieurs acteurs en santé au gouvernement et dans la communauté pour discuter de ces enjeux et priorités pour mieux travailler ensemble. Nous avons besoin de solutions pratiques pour faire face aux énormes défis en santé.
Nul besoin d’expliquer l’impact de ne pas se faire servir dans sa langue maternelle sur la santé de quelqu’un.
Une étude publiée récemment et menée auprès de 190 000 adultes recevant des soins à domicile et ayant été admis dans des hôpitaux ontariens a démontré que les patients qui se faisaient traiter dans leur langue maternelle avaient un rétablissement plus rapide. «Les patients frêles et âgés qui ont reçu des soins de médecins parlant leur langue maternelle sont restés moins longtemps à l’hôpital et ont eu moins de chutes et d’infections, en plus d’être moins susceptibles de décéder à l’hôpital.»
La communauté francophone est ingénieuse. Ingénieuse à trouver des solutions quand survient une crise ou des enjeux en éducation, justice, santé ou autre. Elle a la capacité de le faire en santé avec les acteurs présents sur le terrain. En pensant aux francophones, dès le début, ça fonctionne toujours mieux, quel que soit le secteur d’activités.