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le Jeudi 2 septembre 2021 10:13 Francophonie

Un nouveau départ pour Rania et sa famille, de la Tunisie au Nouveau-Brunswick

Rania et ses deux enfants. — Jonathan Poirier – Le Saint-Jeannois/Montage Francopresse
Rania et ses deux enfants.
Jonathan Poirier – Le Saint-Jeannois/Montage Francopresse
HISTOIRES D’IMMIGRATION (Le Saint-Jeannois) – En procédure d’immigration depuis le mois de novembre 2020, après des mois de doutes, d’angoisse et de longues préparations au départ de leur ville natale de Tunis, Rania et sa famille sont finalement arrivés à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, le 26 avril dernier. Après un premier isolement de trois jours à Montréal, deux tests COVID négatifs et un isolement d’une semaine dans un hôtel de la région, la famille arrivée de Tunisie peut enfin commencer sa nouvelle vie au Canada.
Un nouveau départ pour Rania et sa famille, de la Tunisie au Nouveau-Brunswick
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Rania est une éducatrice d’expérience qui a été recrutée par l’Association régionale de la communauté francophone de Saint-Jean (ARCf) pour venir en aide au CPE La Vallée enchantée de Quispamsis. Elle a accepté de raconter son cheminement au Saint-Jeannois.

Le Saint-Jeannois : Pouvez-vous nous décrire votre ville et pays d’origine?

Rania : La Tunisie est un pays d’Afrique du Nord situé sur la côte méditerranéenne, en bordure du désert du Sahara.

C’est un pays indépendant depuis le 20 mars 1956. Il a été marqué par de profondes transformations structurelles et culturelles, et il est connu pour ses belles plages et son sable d’or, faisant du tourisme l’un des secteurs importants de son économie!

Le tourisme a un effet d’entrainement sur d’autres secteurs économiques tels que le transport, les communications, l’artisanat, le commerce et le bâtiment.

La Tunisie aussi a connu un changement radical lors de la révolution en 2011, où tout a changé. C’est vrai qu’on a ensuite vécu plus de liberté politique, mais les secteurs de l’éducation et de la santé publique ont connu une immense chute.

C’est l’une des choses qui m’ont vraiment poussée à immigrer, car ces deux piliers de l’État n’ont plus de valeur sure.

Consultez les autres textes de la série Histoires d’immigration

Francopresse

D’où est venue l’idée de choisir le Canada? Quel a été votre cheminement d’immigration, par quel programme d’immigration êtes-vous arrivé?

Au tout début, je n’avais pas l’idée d’immigrer. J’étais bien dans mon pays, où j’étais professeure d’éducation théâtrale à l’enseignement étatique et aussi comédienne au théâtre tunisien.

L’idée m’est venue quand mon fils est resté devant la porte de son école de 12 h 30 à 17 h, alors que j’avais prévenu la garderie d’aller le chercher vu que les garderies en Tunisie sont un peu loin de l’école.

Je me souviens parfaitement de ce jour-là : il pleuvait beaucoup, au point où il y a eu de vraies inondations, on voyait les voitures nager. Heureusement, j’ai trouvé mon enfant sain et sauf, mais après cet épisode j’avais des idées noires qui me passaient par la tête. Ce jour-là, on a vraiment pensé à venir au Canada.

Comment s’est déroulée votre arrivée au Canada et dans la région?

Un peu stressante vu que ce n’est plus évident de voyager maintenant, pendant la COVID-19!

Consultez le site du journal Le Saint-Jeannois

Qu’est-ce qui vous a marqué lors de votre arrivée?

Je viens à peine de sortir de l’isolement et je viens de commencer mon travail au centre de la petite enfance La Vallée enchantée.

Sincèrement, la chose la plus importante que j’ai constatée, c’est la gentillesse des Saint-Jeannois, qui sont vraiment très accueillants et souriants!

Jonathan Poirier – Le Saint-Jeannois

Quel est votre principal défi en tant que famille nouvelle arrivante?

Mon défi, c’est de garantir une vie meilleure à ma famille et de concrétiser tout ce que je n’ai pas pu faire dans mon pays natal : se sentir vraiment comme des citoyens qui ont de la valeur et une place dans la société, et pouvoir vivre dans un endroit où tout le monde se respecte les uns les autres.

Plus tard, mes enfants comprendront les choix que nous avons faits et la décision que nous avons prise de vivre une nouvelle aventure, de se créer une nouvelle vie dans un bon endroit.

— Rania

Comment décririez-vous votre nouvelle vie dans la région?

Nous sommes à peine arrivés il n’y a même pas encore un mois [NDLR : le texte est initialement paru en juin 2021], donc je suis encore dans la découverte de la région. Mes enfants commencent à aller à l’école et ils sont super contents et surtout épanouis!

Voulez-vous ajouter quelque chose?

Je tiens à remercier l’ARCf qui m’a donné la chance d’être ici. Je remercie aussi toute personne qui m’a aidé, même avec un soutien moral. Je ne vais pas citer les noms, ces personnes-là se reconnaitront. Et que ma nouvelle vie commence!

Au travers des incertitudes liées à la pandémie, certaines histoires ressortent comme autant de bouffées d’air et d’espoir. C’est notamment le cas de nombreux francophones qui ont choisi le Canada comme terre d’accueil, il y a de cela quelques mois ou des années. Francopresse vous présente quelques-unes de leurs histoires d’immigration, un clin d’œil à la vie qui continue même quand tout le reste s’arrête.

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