Loin de se limiter à l’abolition du CSFP, Moya Greene est également en faveur de la disparition du district anglophone, le Newfoundland and Labrador English School District (NLESD).
Leurs conseils d’administration seraient en conséquence abolis pour être remplacés par un Comité aviseur provincial bénévole, en lien avec les conseils d’écoles. Ces derniers sont actuellement composés d’enseignants, de parents et de représentants des communautés desservies par chaque établissement.
Moya Greene propose le transfert au ministère de l’Éducation du personnel des sièges sociaux du CSFP et du NLESD, du personnel voué actuellement au support pédagogique aux écoles ou aux élèves présentant des besoins spéciaux.
Son rapport intituléThe Big reset prévoit aussi la mise en place d’un partage des services de ressources humaines, de technologies de l’information, de paie et d’entretien, entre autres. Les directions d’école et les cadres des deux districts actuels ne seraient plus syndiqués.
Le comité Greene estime les économies annuelles générées par ces changements à 12 millions $, qui seraient injectés directement dans les écoles. Cette somme correspond, grosso modo, au total des dépenses dites «d’administration» identifiées dans les états financiers 2018-2019 du CSFP (796 000 $) et du NLESD (10,2 millions $). Moya Greene et son équipe ne proposent toutefois aucune fermeture d’école actuellement sous la gouverne du CSFP.
Le diagnostic derrière ces recommandations est le suivant: «Actuellement, l’administration du système M-12 est divisée entre le ministère de l’Éducation et deux districts scolaires. Cette structure à plusieurs paliers affaiblit sa capacité d’adaptation. Les parents n’ont pas de voix dans les décisions prises au nom de leurs enfants et les enseignants n’ont pas la flexibilité nécessaire pour répondre aux besoins de leurs élèves – notre traduction», peut-on lire en page 152 dans la version intégrale du rapport Greene.
Le rapport recommande aussi que les directions d’école et les autres cadres des actuels districts ne soient plus membres de la Newfoundland and Labrador Teachers Association (NLTA), invoquant que leur participation à ce syndicat les place «en conflit avec les gens qu’ils supervisent; les directions d’école n’ont pas toujours la capacité de résoudre des problèmes parmi leur personnel et les élèves.»
Un curriculum plus techno et entrepreneurial
En plus de ce branle-bas organisationnel, le comité Greene propose un renforcement de l’enseignement des sciences, des mathématiques, de la lecture et de l’informatique, avant la sixième année.
Pour y parvenir, le rapport recommande un examen en profondeur du curriculum et des standards de diplomation de la Faculté d’éducation de l’Université Memorial pour assurer que tous les nouveaux enseignants M-6 puissent enseigner les mathématiques, la lecture, les technologies et l’informatique de base. Moya Greene propose aussi que le développement de l’entrepreneuriat soit intégré au curriculum.
The Big Reset recommande également au gouvernement de permettre aux écoles de faire appel à des ressources, dans les communautés, en particulier dans des domaines où les enseignants ne possèdent pas cette expertise, notamment en entrepreneuriat, en codage et en technologies émergentes.
Il est par ailleurs fait mention de la nécessité pour le système M-12 de continuer d’offrir des opportunités pour développer la créativité, à travers, par exemple, la musique et le théâtre.