Au moment de la retraite, certaines personnes tentées par l’écriture décident de publier leurs mémoires, mais plus rares sont ceux qui s’aventurent dans la fiction. C’est la voie qu’a choisie J. Gérard Léger qui lance, à 90 ans, ses deux premiers romans de la saga familiale «Les enfants de la mer».
«Au moment où tout le monde accroche ses patins, moi je les achète», déclare J. Gérard Léger, avec humour.
Celui qui a perdu son épouse il y a un an et demi a vu son monde s’effondrer. Mais avec cette publication qui se concrétise après plusieurs années de travail, il confie retrouver le bonheur.
«C’est le bonheur total… Il n’y a pas de pilule pour ça, alors je suis sur un nuage, j’ai peur de me réveiller», a-t-il exprimé.
Quand on lui demande d’où lui vient son inspiration, il répond que tout est parti d’une idée éclair, de l’envie soudaine d’écrire un roman et de son imagination.
«Dans tous mes romans, il n’y a rien de biographique ou autobiographique. C’est purement imaginaire. Je ne suis pas un enfant de la mer, je n’ai pas été élevé à côté de la mer», affirme le romancier au cours d’un entretien téléphonique.
Si l’humour lui vient facilement, il reste que ses deux premiers romans racontent plutôt des histoires dramatiques qui se déroulent au tournant du 20e siècle. Le premier tome plonge dans un récit autour du personnage de Marie-Ange, tandis que dans le deuxième volet, c’est la jeune Bella qui est à l’avant-plan. Un troisième tome pourrait voir le jour, avance l’auteur.
Comme le souligne le romancier dans sa présentation, vous découvrirez dans ces histoires ce que la vie peut offrir de plus beau dans le cœur des humains. Vous trouverez aussi l’autre côté de la médaille, soit la méchanceté et la cruauté à son état le plus pur.
«Mes personnages viennent me chercher. J’aime gratter les cœurs et les âmes, donc ce sont mes personnages qui me mènent dans les affections, dans les drames, dans les tendresses.»
De la comptabilité à la littérature
J. Gérard Léger a un parcours assez singulier. L’auteur natif de Saint-Antoine a travaillé dans le domaine de la gestion, des ventes, des assurances et de la comptabilité pour diverses entreprises au Québec pendant plus de 20 ans. Toute sa vie, il a entretenu une correspondance avec des amis, mais rien ne laissait présager qu’il allait un jour se lancer dans l’écriture d’un roman. En 1972, il est revenu s’établir au Nouveau-Brunswick à Richibucto.
La piqure de l’écriture remonte à l’époque de ses études au collège à Bathurst auprès des pères eudistes.
«Après, il faut oublier ça peut-être pour 20, 25 ans parce que le travail et la famille ont pris tout mon temps. Mais un jour, ça a rebondi à la surface. Ça devait être inné et puis j’avais toujours correspondu avec une multitude de personnes donc ma plume n’avait jamais dérougi. Mais je ne m’étais jamais rendu compte qu’un jour le gout d’écrire autre chose que de la correspondance allait m’envahir. Aujourd’hui, ça ne dérougit pas.»
En plus de la plume, M. Léger est aussi un grand amateur de musique et d’œuvres d’art qu’il collectionne depuis plusieurs années.
Ce n’est qu’un début
Après ces deux premiers ouvrages, d’autres suivront à l’automne. Son éditeur Réjean Roy des Éditions de l’étoile de mer confirme que M. Léger lancera deux autres livres cette année, soit «Mon Père, je m’accuse de…» (une satire sur la confession) et «Pépère fossile» (un forgeron devenu sagefemme… ou sage-homme). Trois autres romans verront le jour dans les prochaines années.
«Non seulement je l’ai écrit, mais je continue. J’en ai sur la planche. J’espère que le Bon Dieu va regarder quelque part ailleurs et qu’il va m’oublier pour un bout de temps. J’en ai un paquet à dire», a commenté l’auteur de Richibucto qui tient à publier ses écrits dans un très bon français.
Le lancement de ses romans «Les enfants de la mer» aura lieu à l’Hôtel de Ville de Richibucto, ce mercredi de 19 h à 21 h. Un deuxième lancement se tiendra un peu plus tard cet été dans son village natal de Saint-Antoine.