Ce mois-ci je vous présente Si tu veux tout savoir, le 4e album studio de Céleste Lévis, autrice-compositrice-interprète originaire de Timmins en Ontario. Celle qui a su grandir à chaque étape de sa carrière, que ce soit en participant au défunt concours Ontario Pop, qui l’a menée au concours Ma première Place des Arts (MPPDA), ou encore à l’émission La Voix à TVA, nous arrive aujourd’hui avec une maturité évidente.
Dès les premières notes de Case départ, premier titre de l’album, le ton est donné. On a droit à des mélodies rocks bien peaufinées, qui marquent une nouvelle étape dans la musique de Céleste Lévis. Les textes abordent des propos plus matures et des émotions à fleur de peau qui collent bien à la voix de la jeune artiste.

Tout au long de l’album, on entend une voix bien assurée et des harmonies vocales fort bien contrôlées. Pièce par pièce, l’auditeur s’accroche à des mélodies qui font du bien et qui offrent des structures mélodiques solides.
Les pièces maitresses de cet opus sont entre autres C’est flou, une chanson pop solide qui deviendra surement un bon succès radio, et Fragile, qui révèle une certaine tendresse tant dans la mélodie que dans l’interprétation.
À mon avis, la pièce qui deviendra un succès radio est Jamais seule, une mélodie puissante à la Fleetwood Mac qui accompagne un des meilleurs textes de l’album. Le tout se termine en beauté avec À quoi ça sert, où Céleste Lévis propose LE texte du disque, un cri d’amour profond sur une guitare blues planante.
Céleste Lévis démontre qu’elle n’est pas là que pour quelques succès éphémères, mais qu’elle a encore beaucoup à offrir.
Une nouvelle génération bluegrass
Lorsque l’on pense au country traditionnel et au bluegrass, on s’imagine des musiciens d’un certain âge ayant du vécu. Eh bien, il faut aujourd’hui ajouter à la liste le nouveau phénomène acadien Moyenne Rig.
La jeune formation acadienne est composée de trois élèves de 8e année de l’école Samuel-de-Champlain de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Il s’agit de Martin Bourque à la guitare et aux voix, Jérémy Richard à la mandoline et Noah Ouellette au banjo.

Dès leurs premiers concerts, les trois jeunes auteurs-compositeurs-interprètes ont su démontrer beaucoup d’aisance et de professionnalisme, et attirer les regards et la sympathie des gens du milieu artistique acadien.
Avec l’aide du père de Noah, Daniel Ouellette — ex-membre fondateur du groupe country bluegrass néobrunswickois Tradition —, Moyenne Rig propose quelques chansons originales comme La weekend, Redneck Acadien et Les Acadiens de par chez nous. Cette dernière tourne déjà beaucoup sur les stations de radio acadiennes et s’est inscrite au palmarès de l’Association des radios communautaires acadiennes du Nouveau-Brunswick (ARCANB).
Le jeune groupe a été très occupé en 2021 en participant à plusieurs spectacles et festivals et en assurant de nombreuses premières parties de vedettes acadiennes, comme Les Gars du Nord de Wilfred LeBouthillier, Cayouche et Hert Leblanc.
Moyenne Rig a su acquérir une belle expérience et a pu se construire un public partout où il est passé. Avec tout ce bagage, le groupe saura surement se tailler une place dans la grande famille musicale de l’Acadie de demain.
Souvenir d’une couleur européenne dans la francophonie ontarienne
Il y a quelques années, ou plutôt décennies, je succombais au charme d’un auteur-compositeur-interprète qui de sa plume a charmé tout l’Ontario. En 1990, Philippe Flahaut déménageait sa guitare de la Ville Lumière à la Ville Reine.
C’est en 1997 qu’il séduit pour la première fois le public franco-ontarien en remportant le Prix SOCAN de la chanson primée au concours Ontario Pop avec sa chanson Du café dans ma tasse.
En 1999, c’est la consécration à ce même concours. Philippe Flahaut remporte les grands honneurs dans la catégorie auteur-compositeur-interprète, en plus du prix SOCAN de la chanson primée avec L’arbre du pendu. Il est ensuite invité à participer à la demi-finale du Festival international de la chanson de Granby (FICG).

Lors du deuxième gala des prix Trille Or, en 2001, il remporte la statuette du meilleur auteur-compositeur-interprète. L’année suivante, il lance son premier album fort bien accueilli, Le chien, sur lequel se retrouvent les chansons mentionnées ci-haut.
Il lance deux ans plus tard son deuxième disque, Seul avec les autres. Flahaut y présente toujours des mélodies puissantes et accrocheuses, passant du folk au blues aisément. Il a ce talent de livrer des histoires très imagées d’un quotidien familier. Que l’on pense à Hervé ou Une heure à tuer, il réussit à nous accrocher un sourire.
Il faudra attendre quatre ans avant la sortie de son troisième opus, intitulé simplement Philippe Flahaut. Très vite, on s’aperçoit qu’il n’a rien perdu de sa plume riche. De L’usine du village à la chanson Le prix du sport en passant par Dragueur de mines, la richesse de l’œuvre de Philippe Flahaut est indéniable.
Après un long silence sur disque, c’est un plaisir de voir que l’auteur-compositeur-interprète franco-ontarien d’adoption nous a offert en 2019 un quatrième effort, sur Bandcamp cette fois, avec l’album Un sourire.
Marc Lalonde, dit Lalonde des ondes, est chroniqueur musical depuis plus de 25 ans au sein de la francophonie musicale canadienne et animateur de l’émission radiophonique Can-Rock. Il se fait un malin plaisir de partager cette richesse dans 16 stations de radio à travers le pays chaque semaine.