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le Vendredi 28 mai 2021 11:37 Arts et culture

Bâtir des ponts en musique avec Marie-Véronique Bourque

La flutiste Marie-Véronique Bourque sort son deuxième album. — Daniel Paquet
La flutiste Marie-Véronique Bourque sort son deuxième album.
Daniel Paquet
L’EAU VIVE (Saskatchewan) – Après son premier album Une porte s’ouvre sorti en 2018, la flutiste fransaskoise Marie-Véronique Bourque revient cette fois bâtir des ponts dans son nouvel opus Entre Québec et Saskatchewan.
Bâtir des ponts en musique avec Marie-Véronique Bourque
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Les nouveaux accords de la musicienne jazz coulent telle une rivière suave et sinueuse à la fois, formant une cascade déferlante de sons rassurants et rebelles. Ce fleuve «flûté» est loin d’être tranquille et témoigne de l’énergie bouillonnante d’une artiste en pleine floraison.

Il faut redoubler sinon tripler, voire quadrupler les efforts selon la musicienne pour arriver à créer l’intérêt du public envers les prestations et présentations en ligne.

Cela requiert énormément d’adaptations pour créer une ambiance, un décor à distance. Au niveau musical, on doit mémoriser toutes les pièces et travailler son écoute beaucoup plus que lorsque les musiciens sont sur place.

— Marie-Véronique Bouque, musicienne

«J’ai aussi dû me plonger dans des univers que je n’avais jamais autant explorés comme les arts visuels ou les médias sociaux», ajoute-t-elle.

Pari durement acquis, mais réussi pour l’artiste de jazz dont le téléphone ne dérougit pas depuis des mois.

«Je pensais me reposer, particulièrement après le lancement de l’album, mais je suis plus occupée que jamais! s’exclame celle qui cumule concerts, répétitions et auditions. Je me prépare à passer une audition pour le National Flute Association du Jazz Flute Big Band qui aura lieu en aout et je suis en répétition pour deux concerts et plusieurs vitrines musicales», ajoute-t-elle.

Des bottines rouges qui voyagent

Les désormais célèbres bottines rouges de la musicienne lui en ont fait voir de toutes les couleurs et l’ont fait voyager d’ouest en est pour sortir son dernier-né, Entre Québec et Saskatchewan.

C’est le deuxième album de la flutiste qui a le vent dans le souffle, une véritable cerise sur un gâteau déjà bien garni.

«Ce disque est vraiment très personnel, ce sont toutes des choses que j’aime. Je me suis aussi occupée de la production, des arrangements en plus de l’écriture de la musique et des paroles. J’ai appris énormément de choses», souligne l’artiste.

Le fil conducteur de l’opus est tissé des liens qui séparent et rapprochent les deux provinces, véritables pôles d’attraction pour Marie-Véronique Bourque qui se sent chez elle aussi bien d’un bord que de l’autre.

Consultez le site du journal L’Eau vive

Intime et intimiste, l’album retrace le parcours et les personnages enracinés dans l’identité d’une artiste qui s’est enrichie des deux univers bien distincts, mais surtout complémentaires.

J’ai vraiment voulu faire le lien entre le Québec qui m’a vu naitre et la Saskatchewan qui m’a accueillie. J’ai donc travaillé avec des musiciens et des collaborateurs des deux provinces.

— Marie-Véronique Bourque

Enregistré in extremis à Québec au mois de septembre, au moment même où la ville basculait en zone rouge du point de vue sanitaire, l’album est né dans l’urgence.

Marie-Véronique Bourque s’estime choyée d’avoir réussi ce tour de force, mais aussi d’avoir été témoin de la transformation d’une métropole musicale en une ville fantôme aux rues désertées.

«Ces scènes m’ont inspiré une chanson, Rues désertes, et une vidéo dont les personnages que j’ai fabriqués de toutes pièces avec des morceaux de papier viennent rappeler l’ambiance trépidante, mais perdue, tout en créant un certain réconfort dans cette nouvelle réalité», évoque-t-elle.

Des airs de famille

Si cet opus est très personnel, c’est aussi parce qu’il a bénéficié de l’influence du cercle familial rapproché de l’artiste : de sa sœur qui a illustré la couverture, à son fils qui a écrit les paroles d’une chanson, en passant par son mari qui a conçu le site web du lancement. Sans compter les nombreux souvenirs qui ont nourri l’inspiration de la flutiste pour la faire éclore de mille notes.

La pandémie a certes comporté toute une panoplie d’effets négatifs, mais elle a aussi créé quelques instants cocasses que la musicienne a joyeusement transformés en «flatulences musicales» comme autant de notes légères lâchées dans l’atmosphère.

Courtoisie Marie-Véronique Bourque

«En pleine pandémie, notre tuyauterie a littéralement “lâché”, ce qui nous a forcés à entreprendre d’importants travaux d’excavation, mais c’est ce qui m’a aussi inspiré une pièce instrumentale sur un ton humoristique», illustre l’artiste.

On retrouve tout au long de l’album une langue, tantôt légère, tantôt grave, au ton toujours juste qui vacille entre bilinguisme et biculturalisme le plus naturellement possible.

«Je suis très influencée par le milieu majoritairement anglophone dans lequel je vis. Je voulais partager mes paroles avec plus de monde et les rendre très accessibles. La chanson titre est bilingue tandis que d’autres sont disponibles en français et en anglais», explique-t-elle.

Maintenant que la porte est ouverte et que les ponts sont bâtis, la flutiste semble avoir de belles notes devant elle qui continueront de résonner en ricochet des plaines des Prairies jusqu’aux plaines d’Abraham.

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Pour découvrir l’album de Marie-Véronique Bourque Entre Québec et Saskatchewan, rendez-vous sur le site de l’artiste.

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